La Bourse, c’est un marché dit « virtuel » ou « dématérialisé », à cause de son caractère électronique : il prend la forme de réseaux informatiques entre institutions financières. A Paris, le palais Brongniart est maintenant vide tandis que les sociétés qui gèrent les marchés organisés, comme Euronext Paris, se considèrent dorénavant avant tout comme des prestataires de services informatiques. A la bourse, on criait autrefois pour annoncer son prix. Aujourd’hui, l’informatisation et la dématérialisation ont pris le dessus sur les lieux physiques. On n’y trouve pas de produits de consommation comme sur le marché traditionnel, comme des fruits ou des légumes par exemple, mais plutôt des produits financiers. Les produits financiers sont par exemple des actions ou des obligations ou d’autres produits moins connus du grand public comme les options.
Qu’est-ce qu’une action ?
Pour comprendre ce qu’est une action, imaginez une entreprise qui souhaite fortement se développer, par exemple une entreprise fabricant des imprimantes 3D. Cette entreprise a besoin d’acheter de nouvelles machines qui vont lui permettre de fabriquer plus d’imprimantes et plus vite. Pour cela, l’entreprise a 3 principales possibilités pour payer ces machines :
- Avoir beaucoup d’argent de côté (la trésorerie est utilisée pour l’autofinancement),
- Faire un emprunt à la banque (le capital emprunté devra donc être remboursé, ainsi que les intérêts),
- Mettre en vente une partie du capital de l’entreprise sous forme d’actions (capital d’une entreprise = murs, terrains, machines…). L’avantage de cette solution est que l’entreprise n’a pas à rembourser l’argent contrairement au crédit bancaire ou obligataire. L’inconvénient réside dans la perte de contrôle des propriétaires sur l’entreprise.
Exemple d’une action:
Pour vendre ce capital, il faut le diviser en plusieurs parties égales, c’est ce qu’on appelle des actions. Une partie de ces actions est gardée par l’entreprise et l’autre partie est vendue à des actionnaires (particuliers, entreprises ou Etats par exemple), mais la plus grosse partie des actions est gardée par l’entreprise afin qu’elle reste l’actionnaire majoritaire. Chaque actionnaire dispose d’un pouvoir sur l’entreprise. Autrement dit, avoir des actions, c’est être propriétaire d’une partie de l’entreprise et plus on a d’actions, plus on a de pouvoir. Si une personne détient au moins 51% du nombre d’actions total, il peut prendre des décisions sans consulter les autres actionnaires.
Dès lors que vous êtes actionnaire, vous avez le droit de participer aux assemblées générales de l’entreprise qui le plus souvent se déroulent une fois par an (on appelle cela une Assemblée Générale Ordinaire ou AGO) et exceptionnellement pour une raison spécifique (on appelle cela une Assemblée Générale Extraordinaire ou AGE). Durant ces assemblées générales vous avez le droit de donner votre avis sur l’entreprise, le droit de vote pour ou contre certaines décisions et cela est possible même si vous ne détenez qu’une seule action. Ce pouvoir grandit en fonction du pourcentage d’actions que vous détenez. Les actionnaires, pour quitter l’entreprise, doivent trouver de nouveaux acheteurs qui sont prêts à prendre leur place, l’entreprise n’a donc rien à rembourser contrairement aux obligations ou au crédit bancaire.
Comment gagner de l’argent avec des actions ?
Tous les ans, les actionnaires touchent une part des bénéfices réalisés par l’entreprise, c’est ce qu’on appelle des dividendes.
Imaginez que vous achetez des actions de l’entreprise citée plus haut qui fabrique des imprimantes 3D. Avec votre argent, l’entreprise achète de nouvelles machines permettant de fabriquer plus d’imprimantes et ainsi combler les demandes de la clientèle, c’est donc grâce à vous que l’entreprise a pu acheter des machines, produire plus, augmenter ses ventes et donc ses bénéfices. Pour vous récompenser elle vous reverse des dividendes une fois par an. Plus le bénéfice de l’entreprise est gros plus le dividende par action est élevé, et plus vous avez d’actions plus vous touchez de dividendes.
En plus des dividendes que vous touchez, le prix de vos actions peut augmenter lui aussi. Si l’entreprise a de bons résultats, elle attire d’autres investisseurs qui voudront eux aussi des dividendes. Dans ce cas là, un actionnaire peut décider de vendre ses actions à un autre investisseur. Si les nouveaux acheteurs sont plus nombreux que les vendeurs, le prix des actions devrait monter car l’action devient de ce fait plus rare. Elle répond à la loi de l’offre et la demande. Si le prix des actions est plus élevé que le prix auquel vous avez acheté ces mêmes actions lorsque vous vendez, vous réalisez alors une plus-value (prix de vente – prix d’achat).
La même logique est possible dans le sens inverse: il est possible que l’entreprise réalise de mauvais résultats et ne puisse pas payer de dividendes aux actionnaires; vous voulez alors vendre vos actions mais personne n’en veut, vous êtes donc obligé de baisser votre prix pour trouver des acheteurs.
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les résultats d’une entreprise influencent le prix de son action, mais que le cours de son action n’influence pas les résultats de l’entreprise; il n’y a pas de lien direct entre les deux. C’est pour cela que parfois, certaines entreprises voient leurs ventes qui chutent, licencient en masse leurs salariés et paradoxalement, le prix de l’action augmente. Ce phénomène existe simplement parce que l’entreprise économise de l’argent sur les salaires, et ces économies sont supérieures aux pertes dues à la baisse des ventes. Cet argent économisé sur les salaires est donc redistribué aux actionnaires sous forme de dividendes, ce qui attire de nouveaux actionnaires qui font monter le prix de l’action alors que les ventes de l’entreprise sont en baisse. Par exemple, vous n’allez pas faire vos courses chez Carrefour parce que le cours de son action augmente; par contre en achetant vos courses chez Carrefour, vous contribuez à faire monter le prix de ses actions.
Lorsque vous avez acheté pour la première fois vos actions directement à l’entreprise, vous les avez achetées via une introduction en bourse (IPO) sur le marché primaire, aussi appelé le marché du neuf. Lorsque vous les revendez, cela se passe sur le marché secondaire (aussi appelé marché de l’occasion ou marché de gré à gré (OTC en anglais pour Over The Counter)).
Si l’on achète des actions sur le marché secondaire, l’argent ne profite pas à l’entreprise, le capital de l’entreprise n’augmente que sur le marché primaire. C’est comme si vous achetiez une voiture neuve à la sortie de l’usine, là c’est l’entreprise qui encaisse votre argent; mais si ensuite vous revendez cette voiture alors c’est vous qui encaissez l’argent de votre revente, ce n’est plus l’entreprise. On peut donc dire que vous avez acheté votre voiture sur le marché primaire (le marché du neuf) et l’avez revendue sur le marché secondaire (le marché de l’occasion), la différence est qu’en bourse ce ne sont pas des voitures que nous achetons mais des titres financiers.
Quelle est l’utilité de la Bourse ?
La Bourse sert aux entreprises à se « refinancer » en vendant des actions contre du capital qui va leur permettre de se développer.
La Bourse sert également aux refinancement des Etats. En effet, les pays s’endettent afin de financer leurs dépenses soit parce qu’ils n’ont pas assez de recettes (les impôts ne sont pas assez élevés pour compenser les dépenses ou le pays est en proie à l’évasion fiscale), ou alors parce qu’ils ont trop de dépenses. Pour ces emprunts, un Etat émet des obligations c’est à dire qu’en l’échange du capital emprunté, l’Etat émet une reconnaissance de dette et un taux d’intérêt. Ces emprunts vont servir à financer l’aménagement du territoire, payer les fonctionnaires, la sécurité sociale (puisque les cotisations sont insuffisantes et les dépenses pour les soins trop importantes), les transports en commun…
D’autres intervenants vont utiliser la bourse, ce sont par exemple des fonds de pensions qui pour assurer de bonnes retraites à leurs adhérents cherchent du bénéfice sur les marchés financiers et vont spéculer sur certains titres (actions, obligations, options,…) ou investir à long terme. Les particuliers et les banques ont aussi accès aux marchés financiers. Les courtiers (brokers) qui peuvent être des banques sont des intermédiaires qui mettent en relation acheteurs et vendeurs. C’est par leur intermédiaire que se font la majorité des transactions, le tout, entièrement informatisé.
Fixation des prix avant l’informatisation de la bourse
Avant l’existence de l’informatique, il fallait se déplacer directement à la bourse et acheter les titres à la criée. Les ordres passés étaient alors inscrits à la main sur des tableaux. Cette pratique était à l’époque réservée à une minorité d’initiés et de privilégiés. Les quantités et volumes des transactions étaient évidemment beaucoup moins importants qu’aujourd’hui à l’ère d’Internet où n’importe quel petit porteur peut investir instantanément depuis son domicile en quelques clics.
La bourse de Paris, appelée CAC40, est informatisée depuis 1988. Avant cette date, les investisseurs se rencontraient physiquement à la bourse autour de ce qu’on appelle « la corbeille » qui symbolise encore aujourd’hui la bourse.
Aujourd’hui la Bourse est informatisée et est gérée par la société Euronext en France.
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