Jeremy Salle

avril 27, 2018

Arnaques, Bernard Madoff, Chaîne de Ponzi, Crypto-monnaie, MLM, Option binaire, Pyramide de Ponzi, Stavisky, Système de ponzi

De toutes les arnaques imaginées au cours des siècles, la pyramide de Ponzi est certainement celle qui a fait le plus de victimes, financièrement parlant. Vente de la Tour Eiffel, faux-monnayeur, arnaque à la charité ne sont rien en comparaison de ce système financier frauduleux qui sera repris plusieurs fois au cours de l’histoire.

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Définition de la pyramide de Ponzi

Une pyramide ou chaîne de Ponzi est un montage financier frauduleux. Il consiste à verser de l’argent à ses premiers clients grâce aux sommes récupérées auprès des nouveaux entrants dans le système. Son nom fait référence à son créateur, Charles Ponzi. Ce système est viable tant que la clientèle afflue. Elle est attirée en masse par les promesses financières et l’énorme publicité faite par les premiers arrivants sur leurs gains. D’ailleurs, ces premiers clients eux-mêmes, trop heureux de ce placement très rentable, placent à nouveau leur argent. Ils s’ajoutent à tous ceux qu’ils ont réussi à convaincre.

L’effet boule de neige du phénomène est entretenu tant que l’argent est versé et permet de payer les nouveaux investisseurs. L’organisateur prend une commission sur chaque versement et s’enrichit rapidement. Le système peut perdurer tant que la demande suit la croissance exponentielle imposée par ce type de montage. Lorsque les nouveaux arrivants se raréfient, la dynamique de la chaîne se brise et la bulle éclate. Les derniers et nombreux investisseurs sont ruinés. Les rares gagnants sont l’organisateur de l’arnaque lui-même et ceux qui ont quitté le navire avant qu’il ne prenne l’eau.

Charles Ponzi, une vie d’escroc

Charles Ponzi est né à Lugo (Italie) en 1882 et a immigré aux Etats-Unis à l’âge de 21 ans. Il débarque en bateau à Boston en 1903 où il travaille dans un restaurant en tant que serveur.

En 1907 il quitte Boston (il s’est fait licencier du restaurant pour vol) pour Montréal afin de retrouver un compatriote, un certain Luigi Zarossi. Il a une affaire de vente de cigares prospère, ainsi qu’une institution financière qu’il a créée. C’est dans cette dernière que Ponzi se fait embaucher comme caissier. Il y découvre que pour attirer les capitaux d’immigrés Italiens, Zarossi propose des taux d’intérêts de 6% contre 2% dans les autres établissements. Mais il constate surtout qu’il est impossible de proposer de tels intérêts sans les payer avec les dépôts des nouveaux entrants. En 1908 la supercherie commence à inquiéter certains épargnants. Zarossi s’enfuit au Mexique avec la caisse en laissant tout le reste derrière lui (famille, maison,…)!

Ponzi lui n’est pas inquiété mais est condamné à 3 ans de prison (qu’il n’effectuera pas en totalité) pour avoir subtilisé un chéquier et encaissé un chèque (d’environ 400 dollars) dont il a falsifié la signature. A sa sortie, il est de nouveau rapidement arrêté après avoir tenté de faire entrer illégalement aux Etats-Unis des travailleurs Italiens. Il repassera 2 ans en prison. En sortant de prison, il retourne à Boston où il met en place le fameux système pyramidal qui portera son nom.

Contrairement à Zarossi qui proposait 6% d’intérêts par an, lui propose 50% en 3 mois ! Face au succès rencontré, en moins de 6 mois il devient millionnaire mais la bulle a grossi si vite que quelques mois plus tard, en 1920, elle éclate. Ponzi se rend aux autorités et est condamné à 5 ans de prison mais n’en effectuera pas la totalité. Il se fait expulser des Etats-Unis en 1934 et retourne en Italie où il montera encore de petites arnaques. Benito Mussolini lui confie même un poste à la section financière du pays. Inutile de le préciser mais il a également détourné beaucoup d’argent au Trésor Italien avant de s’enfuir au Brésil où il a alors vécu de traductions.

Au cours des années trente, il a même écrit sa biographie, « The rize of Mr Ponzi ». Il meurt en 1949 à Rio de Janeiro (Brésil), complètement fauché alors que son arnaque éclair aura coûté près de 15 millions de dollars à ses victimes.

D’autres exemples d’arnaques financières

Harry Clapham, l’arnaque à la charité

1928, un jeune vicaire du nom d’Harry Clapham voit sa paroisse en banlieue de Londres tomber en ruine. C’est en visitant un hôpital dont la construction repose sur des donations, qu’il a alors une idée de génie : solliciter la charité du grand public pour financer la restauration de son église. Grâce à une équipe de bénévoles, il s’affaire à écrire des lettres déchirantes sur la pauvreté et les difficiles conditions de vie de ses paroissiens auprès des personnes contribuant à des organismes de charité.

Plus de 200.000 lettres sont envoyées chaque année pendant près de 14 ans. Nommé révérend grâce aux nombreux dons récoltés, il mène une vie de luxe en ayant des tailleurs sur mesure, des voitures de luxes, de nombreux comptes en banque. Cependant l’état de sa paroisse ne s’améliore pas puisque malgré les nombreux dons reçus, seuls 2% sont reversés à l’Eglise pour sa rénovation quand le reste va dans sa poche. Il sera arrêté et condamné à 3 ans de prison.

Victor Lustig, le vendeur de la Tour Eiffel

1925, de retour des Etats-Unis après avoir arnaqué Al Capone, Victor Lustig, un arnaqueur Tchèque tente cette fois-ci de vendre la Tour Eiffel. Et il réussit ! Il a pour cela dû se faire fabriquer de faux documents officiels de la mairie de Paris lui attribuant un mandat exclusif de vente. Dans un luxueux hôtel parisien il rencontre alors 5 ferrailleurs (dans les années 20 il a en effet été question de détruire la Tour Eiffel à cause de son coût d’entretien faramineux). L’un des ferrailleurs tombe dans le panneau et Victor Lustig lui garantit la vente, prenant au passage une belle commission (dont le montant ne sera jamais révélé). L’acheteur se rend compte de la supercherie lorsqu’il va réclamer son dû au ministère. Trop tard, Lustig s’est enfui en Autriche et l’acheteur, trop honteux, ne portera même pas plainte.

On dit souvent que c’est lorsqu’on est au sommet qu’il vaut mieux s’arrêter. Lustig l’apprendra à ses dépens puisqu’il décide de refaire le même coup peu de temps après. Cette fois-ci l’arnaque ne prend pas et il s’échappe aux Etats-Unis où il se fera arrêter pour trafic de fausse monnaie.

Louis Einrich et le carburant magique

1916, la guerre fait rage en Europe et le cours du pétrole s’envole. Un ingénieur Américain convoque la presse. Il annonce qu’il a découvert un carburant qui coûte 30 fois moins cher que le pétrole. Il fait une démonstration devant les journalistes en démarrant une voiture après l’avoir rempli de son carburant. Le succès est total. Henri Ford, père du Fordisme, lui propose 10 000 dollars (une somme énorme à l’époque) en guise d’avance pour le contrat lui rachetant sa formule.

Einrich divulgue cependant discrètement les contours du contrat et d’autres industriels lui proposent plus d’un million de dollars. Son carburant permet effectivement de démarrer un moteur. En revanche le mélange coûte bien plus cher que le pétrole et fait rouiller le moteur. Lorsque la supercherie est révélée, Einrich est déjà loin.

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Bernard Madoff, le plus grand des escrocs utilise une pyramide de ponzi

1960, Bernard Madoff crée à 22 ans sa société d’investissement avec 5 000 dollars. Il a  accumulé cette somme en tant maître nageur-sauveteur sur les côtes de Long Island à New York. Sa société, la « Bernard L. Madoff Investments securities LLC » devient rapidement l’une des principales sociétés d’investissement à Wall Street. Sa notoriété grandit et il devient même président du NASDAQ en 1990. En parallèle il développe secrètement un fond d’investissement très spéculatif où ses clients sont peu nombreux.

Selon la SEC, le nombre de ses clients serait compris entre 11 et 25 et le montant total en question s’élèverait à 17 milliards de dollars. Connu pour rapporter entre 8 et 12% par an le fond accuse cependant des pertes. Pour se montrer attractif malgré tout, Madoff monte alors un système de Ponzi. Les capitaux des nouveaux entrants servent ainsi à payer les intérêts des premiers.

Malgré les alertes d’un analyste financier, Harry Markopolos, à la SEC en 1999, les fonds récoltés ne faiblissent pas. C’est au plus fort de la crise des subprimes en 2008 que la supercherie est révélée. De nombreux épargnants veulent retirer leurs capitaux mais le montant est trop important pour être remboursé. Bernard Madoff est arrêté en décembre 2008 et reconnait les faits. Il est condamné à une peine de 150 ans de prison bien qu’il soit âgé de 70 ans. Au total son escroquerie représente environ 50 milliards de dollars soit la plus grande arnaque jamais réalisée.

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