Jeremy Salle

mars 8, 2018

Délocalisation, IDE, Investissement

Les Investissements Directs Etrangers (IDE) sont le moyen de l’internationalisation des firmes. Ils consistent en des achats de titres d’entreprises par des agents non-résidents afin d’obtenir « un intérêt durable et la capacité d’exercer une influence dans la gestion ». Ils peuvent prendre la forme d’une

création d’entreprise, du rachat d’une entreprise existante, ou encore d’une simple prise de participation dans le capital d’une entreprise, à condition que cela permette d’obtenir un pouvoir de décision effectif dans la gestion.

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D’après la définition du Fonds Monétaire International (FMI), les IDE connaissent quatre formes :

  • La création d’une entreprise ou d’un établissement à l’étranger.
  • L’acquisition d’au moins 10 % du capital social d’une entreprise étrangère déjà existante. Ce poste recouvre les prises de participation de plus de 10% dans des sociétés. Il comprend également les souscriptions aux augmentations de capital et les dotations de succursales. Il inclut également les investissements immobiliers.
  • Le réinvestissement de ses bénéfices par une filiale ou une succursale située à l’étranger. Il s’agit de la partie non distribuée et mise en réserve des résultats opérationnels courants des filiales et des autres participations à l’étranger. Elle est prise en compte à hauteur de la quote-part du capital social détenu par l’investisseur.
  • Les opérations entre la maison mère d’une firme transnationale et ses filiales (souscription à une augmentation de capital, prêts, avances de fonds, etc.). Il s’agit des prêts entre les investisseurs directs et les entreprises dans lesquelles ils ont investi et des prêts entre entreprises appartenant à un même groupe situées dans des pays différents, même lorsqu’elles n’ont pas de lien en capital social. Toutes les opérations de prêts n’y sont toutefois pas retracées : malgré les recommandations du FMI, les prêts obligataires et les crédits commerciaux restent à ce jour retracés au sein des investissements de portefeuille et des crédits commerciaux donc dans d’autres rubriques de la balance des paiements.

IDE : Indicateurs

  • Les flux d’investissements directs entre la France et le reste du monde sont recensés par la Banque de France dans la balance des paiements, sous la rubrique « Investissements Directs ». Ils recouvrent les IDE des entreprises françaises à l’étranger (« Investissements Directs Français à l’Etranger ») et les IDE des entreprises étrangères en France (« Investissements Directs Etrangers en France »). Ils constituent le premier poste du compte financier de la balance des paiements.
  • Les titres et avoirs accumulés par les investissements directs (le « stock » de capital en quelque sorte) sont répertoriés dans un autre document, la « Position Extérieure de la France », produit également par la Banque de France. Ils sont regroupés dans la rubrique « Encours d’Investissements Directs » (français à l’étranger ou étrangers en France). Plus généralement, les investissements directs au niveau mondial sont recensés par le FMI selon une méthodologie très proche de celle de la Banque de France.

IDE : Tendances

  • Les IDE proviennent presque exclusivement des pays riches (OCDE), même si la zone asiatique a vu sa part multipliée par 14 au cours de la décennie 1990. Dans l’OCDE, les principaux pays investisseurs étaient les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et le Japon. En Asie, hormis le Japon, les principaux pays investisseurs étaient la Corée du sud, la Chine, Singapour et la Thaïlande. Les flux d’IDE se sont développés nettement plus vite que les échanges commerciaux. Ils ont été multipliés par près de 5 entre 1984 et 1996.
  • Si les IDE proviennent pour l’essentiel des pays riches, ils leur sont aussi majoritairement destinés : la demande mondiale étant concentrée dans ces pays, il est normal qu’ils suscitent de nombreux investissements. Cependant, l’asymétrie est ici moins forte que pour l’origine des IDE, parce que l’Asie et, dans une moindre mesure, l’Amérique Latine, reçoivent une part de plus en plus grande des IDE. A l’intérieur de ces zones, les IDE sont concentrés sur quelques « pays émergents » (Chine, Brésil, Argentine), dont la croissance rapide attire les investisseurs.

Pour le pays d’origine, les effets sont plus difficiles à évaluer : si l’IDE correspond à une délocalisation, il peut y avoir, au moins dans l’immédiat, des suppressions d’emplois ; si l’IDE correspond à une implantation qui aurait pu être faite dans le pays d’origine mais qui ne l’est pas, ce n’est pas non plus favorable à l’emploi local. Cependant, à plus long terme, les IDE peuvent générer des exportations pour le pays d’origine et une demande supplémentaire en provenance du pays d’accueil de l’IDE.

Élément moteur de la multinationalisation des entreprises, les IDE recouvrent aussi bien les créations de filiales à l’étranger que les fusions-acquisitions transfrontières ou les autres relations financières (notamment les prêts et emprunts intra-groupes).

Deux motivations principales sont à l’origine des IDE

  • la réduction des coûts (exploitation de ressources naturelles coûteuses, voire impossibles à transporter ; utilisation d’une main d’œuvre moins onéreuse, d’où la crainte que les IDE puissent participer au mouvement de délocalisation ; optimisation fiscale) ;
  • la conquête de nouveaux marchés, difficiles à pénétrer par les seules exportations.

Si l’effet des IDE est généralement considéré comme positif sur la croissance des pays d’accueil (notamment grâce aux transferts de technologie induits), il est plus discuté et ambigu sur le commerce international, sur l’emploi dans les pays investisseurs, sur les conditions de travail et sur l’environnement.

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A ne pas confondre

  • Il ne faut pas confondre investissements directs et investissements de portefeuille. Les premiers sont une acquisition de moyens de production, donc un investissement, tandis que les seconds ne sont qu’un placement effectué par un agent à capacité de financement.
  • La source de confusion vient de ce que les deux opérations peuvent parfois s’effectuer de la même façon, par un achat d’actions. L’entrée dans le capital d’une entreprise étrangère peut être motivée par une stratégie de prise de contrôle des moyens de production, auquel cas il s’agit d’une démarche assimilable à un IDE. Mais elle peut aussi répondre à une volonté de diversifier ses placements en les répartissant dans plusieurs pays (« on ne met pas tous ses œufs dans le même panier »). Dans ce cas, il n’y a pas de logique d’investissement.
  • Comment distinguer un achat d’actions à finalité productive d’un placement à finalité parfois spéculative ? En pratique, c’est impossible, parce qu’on a d’informations que sur les flux financiers, par sur ce qui les motive. Conventionnellement, on range donc dans les IDE tout achat d’actions qui entraîne une prise de participation supérieure à 10 % du capital social, et dans les placements (investissements de portefeuille) les prises de participation inférieures à ce seuil.

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