Jeremy Salle

juillet 31, 2019

Actions, Analyses financières, Bourse, EBITDA, Gagner en bourse, Ratios financiers, SIG, Soldes Intermédiaire de gestion, Spéculation

Nous verrons dans cet article une série de 8 ratios financiers très utiles pour analyser une action, expliqués avec leur méthode de calcul et l’interprétation du résultat qui vous aideront dans la sélection d’actions à acheter et vendre en Bourse.

Nous n’aborderons pas l’analyse technique ici, simplement l’analyse fondamentale. L’analyse fondamentale est une méthode d’analyse pour investir en Bourse. Elle permet de déterminer la valeur d’une action, en se servant de données « fondamentales » à l’entreprise. En d’autres termes, l’analyse fondamentale considère seulement les variables directement liées à l’entreprise, comme son chiffre d’affaires, ses ventes, son EBITDA, son résultat opérationnel ou encore ses bénéfices. Elle ne prend pas en compte toutes les données extérieures à l’entreprise, comme le sentiment de marché ou le comportement des prix. Elle se concentre uniquement sur l’activité même de l’entreprise et ses résultats.

Nous nous intéresserons uniquement aux ratios financiers qui nous aideront à choisir des actions rentables ou potentiellement rentables.

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Ratios financiers : Bénéfice par action (BPA)

Bénéfice Par Action (BPA), aussi appelé en anglais EPS pour Earning Per Share

Il n’est pas pertinent de comparer le bénéfice d’une entreprise à celui d’une autre, car ce chiffre seul ne prend pas en compte le nombre de titres en circulation. En d’autres termes, il ne se soucie pas de savoir combien d’actionnaires se partagent les bénéfices.

Pour pouvoir comparer les bénéfices, il faut donc utiliser le Bénéfice Par Action (BPA) ou EPS pour Earnings Per Share en anglais. Le BPA se calcule en prenant le bénéfice et en le divisant par le nombre de titres en circulation.

BPA = Bénéfice total / Nombre de titres en circulation

Par exemple, si une entreprise publie un bénéfice de 20 millions d’euros pour l’année écoulée, et compte 5 millions de titres en circulation, alors le BPA est de 4 euros (20 000 000 / 5 000 000 = 4)

Le BPA peut se calculer pour l’année précédente (BPA historique), pour l’année en cours ou pour l’année suivante (BPA projeté).

Il est bon de savoir que le BPA historique est une donnée certaine, alors que les BPA actuels et projetés ne sont que des estimations. Néanmoins cela reste utile afin de d’estimer la rentabilité future d’une action.

Le BPA est un des ratios financiers obligatoires pour les entreprises cotées selon les normes IFRS.

Ratios financiers : Price-to-Earnings Ratio (PER)

Price Earning Ratio (PER)

Comme on vient de le voir, le BPA permet de comparer les bénéfices d’une entreprise par rapport à une autre, mais il ne nous dit rien sur le prix de ces bénéfices. En d’autres termes, on ne sait pas combien cette action coûte

Pour cette raison, les analystes fondamentaux utilisent le PER (Price-to-Earnings Ratio) pour savoir comment le marché valorise les bénéfices d’une entreprise.

Le PER se calcule en prenant le cours d’une action et en le divisant par son BPA.

PER = Cours du titre / Bénéfice Par Action (BPA)

Par exemple, si une action cote 100 euros et que l’entreprise enregistre un bénéfice de 10 euros par action (un BPA de 10 euros), alors le PER est de 10 (100 / 10 = 10).

On trouve exactement le même résultat en prenant la capitalisation boursière et en le divisant par le bénéfice total de l’entreprise.

Comme le BPA, le PER peut être calculé pour le passé (PER historique) pour le présent (PER actuel) ou pour le futur (PER projeté). Dans tous les cas, le « P » de « PER » est toujours le dernier cours de clôture.

Plus le PER est élevé, plus le marché est prêt à payer cher pour chaque euro de bénéfice annuel et inversement lorsque celui-ci est peu élevé.

Il faut savoir qu’une entreprise qui ne fait pas de bénéfice n’a pas de PER. C’est normal, et cette même entreprise ne peut pas verser de dividendes.

Ratios financiers : Price-to-earnings growth (PEG)

Price to Earnings Growth ratio (PEG)

Un titre avec un PER élevé est-il toujours surévalué ? Pas nécessairement. Le titre peut avoir un PER élevé parce que les investisseurs sont convaincus que les bénéfices vont croître très rapidement dans le futur. Le PER seul n’est pas suffisant pour se convaincre de la rentabilité d’une entreprise, il faut le compléter avec d’autres indicateurs permettant de mesurer la croissance des bénéfices.

Heureusement, l’analyste dispose d’un autre ratio lui permettant de prendre en considération cette croissance future des bénéfices : le PEG (Price-to-Earnings Growth). A ne pas confondre avec le Plan d’Epargne Groupe (PEG) d’une entreprise qui permet au salarié d’y placer ses primes annuelles.

Le PEG se calcule en prenant le PER d’un titre et en le divisant par le taux de croissance (en %) des bénéfices attendu pour l’année suivante.

PEG = PER / croissance des bénéfices futurs (en %)

Par exemple, si un titre a un PER de 40 et la croissance du bénéfice est attendue en augmentation de 20% l’année suivante, alors son PEG est de 2. 40 / 20 = 2.

Plus le PEG tend vers 0, mieux c’est, car cela signifie que vous payez moins cher une action pour la croissance à venir.

Ratios financiers : Le rendement

Rendement ou rentabilité d’une action

Le rendement mesure la rentabilité que procure le dividende distribué à l’actionnaire par rapport au cours actuel du titre. Il se calcule en prenant le montant des dividendes versés au cours de l’année et en le divisant par le cours du titre.

Rendement (en %) = Dividendes / cours du titre

Par exemple, si une entreprise verse chaque année un dividende de 2 euros par action, et que l’action cote 40 euros, alors son rendement est 5%.

Les entreprises matures, bien établies, ou en situation de rente, tendent à offrir de meilleurs rendements. En revanche, les entreprises jeunes et en forte croissance versent typiquement des dividendes plus faibles, voire pas de dividende du tout. On s’orientera vers les actions d’une entreprise historique et bien établie si l’on cherche des rendements immédiats. A l’inverse, le choix se portera plutôt vers une entreprise jeune et à fort potentiel si l’on souhaite voir le cours du titre grimper et vendre dans quelques années, ou obtenir un rendement important puisque le prix auquel on aura acheté sera faible ce qui veut dire qu’on aura pu acheter beaucoup d’actions.

Le rendement est un ratio très utilisé également dans l’immobilier pour savoir s’il faut acheter un bien ou non, et combien il faut négocier. Il se calcule en divisant le montant annuel des loyers hors charges par le prix total payé pour le bien, incluant le prix de vente, les frais de notaire, les frais d’agence et les travaux.

Taux de distribution des dividendes

Taux de distribution des dividendes, appelé en anglais payout ratio

Le taux de distribution des dividendes représente la part du bénéfice de l’entreprise qui est versée aux actionnaires sous forme de dividende. Il s’appelle « payout ratio » en anglais.

Il se calcule en prenant le dividende par action et en le divisant par le bénéfice par action (BPA).

Taux de distribution (en %) = Dividende par action / BPA

Donc si une entreprise verse chaque année un dividende de 2 euros par action et affiche un bénéfice de 4 euros par action (BPA = 4 euros), alors son taux de distribution est 50 %. En d’autres termes, l’entreprise redistribue la moitié des bénéfices à ses actionnaires, sous forme de dividendes.

En général, les entreprises qui paient un dividende ont un taux de distribution compris entre 25 % et 50 %. Selon moi, une répartition parfaite des bénéfices serait de 33% pour les salariés (il faut motiver les salariés et les récompenser pour les bonnes performances de l’entreprise), 34% pour les actionnaires (ils possèdent l’entreprise et attendent une certaines rentabilité de leur investissement) et 33% pour l’autofinancement (afin de financer le développement de l’entreprise). Malheureusement ce n’est quasiment jamais le cas, la majeure partie étant souvent divisée entre les actionnaires et l’entreprise.

Un taux de distribution élevé peut être le signe que l’entreprise ne trouve pas d’opportunité d’investissement suffisamment rentable pour son cash. Elle peut alors préférer le restituer aux actionnaires. C’est typique des entreprises matures.

Les jeunes entreprises, elles, qui doivent financer leur croissance et disposent de nombreuses opportunités d’investissement, sont moins susceptibles de verser un dividende à leurs actionnaires, ou alors il ne sera pas important par rapport aux bénéfices.

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Valeur nette comptable (VNC)

Valeur Nette Comptable d’une entreprise (VNC)

La valeur nette comptable d’une entreprise représente le patrimoine de l’entreprise, net de dette. Il s’agit de la somme des actifs de l’entreprise, à laquelle on retranche la somme de ses dettes. En d’autres termes, c’est la valeur des actifs si l’entreprise cessait son activité immédiatement.

VNC = Actifs – dettes

Une entreprise qui se développe de manière rentable vaut beaucoup plus que sa valeur nette comptable. C’est pour cela que la VNC intéresse particulièrement les investisseurs, et particulièrement ceux qui font du stock picking.

Pour comparer la valeur nette comptable de deux entreprises, il faut utiliser la VNC par action, qui se calcule simplement, en prenant la VNC du dernier bilan et en la divisant par le nombre de titres en circulation.

VNC par action = (Actifs – dettes) / Nombre d’actions

Prix / VNC

Prix / VNC appelé en anglais « Price to Book value Ratio »

Le ratio prix / VNC (« price-to-book ratio », en anglais, abrévié « PBR ») se calcule en prenant le prix de l’action d’une entreprise et en le divisant par la valeur nette comptable par action.

PBR = Cours du titre / VNC

Par exemple, si l’action d’une entreprise cote 100 euros, avec une VNC de 5 euros par action, alors cette entreprise a un ratio prix / VNC égal à 20 (100 / 5 = 20)

Plus ce ratio est élevé, plus le marché est prêt à payer cher pour s’offir l’entreprise, à un prix au-dessus de l’actif net. A l’inverse, plus ce ratio tend vers 0, moins les investisseurs voudront payer cher pour obtenir ce titre.

Retour sur capitaux propres

Retour sur capitaux propres aussi appelé en anglais « Return on Equity (ROE) »

Le retour sur capitaux propres (« return on equity », en anglais, et abbrévié « ROE ») représente le bénéfice généré par l’entreprise par rapport à son actif net.

Ce ratio se calcule en prenant le résultat net et en le divisant par la valeur nette comptable (VNC)

ROE = Bénéfices / VNC

Il sert d’indicateur de la capacité des dirigeants de l’entreprise à bien employer les ressources apportées par les actionnaires.

L’idéal pour un investisseur est de voir une entreprise qui utilise pleinement les ressources mises à sa disposition et donc qui présente un retour sur capitaux propres élevé (>15%). Un ROE élevé et constant est le signe qu’une entreprise dispose d’un avantage compétitif durable et qui a de forte chance de faire croître ses bénéfices et donc sa rentabilité.

À l’inverse, un ROE faible ou en décroissance est le signe qu’une entreprise perd son avantage compétitif et risque de devoir faire face à des problèmes de rentabilité si rien ne change.

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