Souvent présent dans les médias lors de crises économiques ou financières, le terme de quantitative easing est un mécanisme qui permet à une banque centrale d’injecter de l’argent dans l’Economie pour la relancer.
Qu’est-ce que le Quantitative Easing (QE)
Le QE, ou Quantitative Easing, est le fait, pour une Banque Centrale, d’acheter des actifs (en général des titres comme des obligations par exemple) avec de la monnaie qu’elle crée.
C’est donc un outil permettant d’injecter de l’argent dans les circuits de l’économie, avec l’espoir de la faire repartir. Un peu à l’image d’un moulin à eau privé d’eau et pour lequel vous en feriez arriver du fleuve en espérant qu’il continue de tourner.
On dit que la Banque Centrale « fait tourner la planche à billets » lorsqu’elle a recours au quantitative easing. Il n’y a cependant ni planche, ni billets, juste un jeu d’écriture. La Banque Centrale écrira simplement dans ses registres la somme d’argent utilisée pour acheter les titres. C’est comme si elle écrivait sur son compte en banque qu’elle avait une somme d’argent supplémentaire. Elle peut faire cela car elle est la seule habilitée à créer de la monnaie.
A quoi sert le Quantitative Easing ?
Quand la Banque Centrale « achète de la dette », elle achète en fait des obligations, initialement émises par les Etats; elle ne réduit pas les dettes publiques. L’argent qu’elle a créé ne va pas aux Etats : il va aux détenteurs des titres, qui peuvent être des épargnants, des compagnies d’assurance, des banques, etc. Ainsi, les Etats ont toujours les mêmes montants de dettes mais ils doivent les rembourser à la Banque Centrale.
C’est le même principe lorsque vous achetez une voiture d’occasion : ce n’est pas le fabricant qui en profite, c’est la personne qui vous la revend.
Ceux qui vendent ces obligations à la Banque Centrale reçoivent une somme d’argent qu’ils dépenseront ou qu’ils investiront : ce sont ces actes là qui doivent ensuite soutenir l’activité. L’objectif étant de faire en sorte que ces personnes se tournent vers des actifs plus risqués car le rendement de ces titres de créances (les obligations) devient moins intéressant. En achetant ces titres, la Banque Centrale fait augmenter la demande, il y a de ce fait plus d’acheteurs que de vendeurs, donc le prix de ces titres augmente. Si le prix d’achat augmente, le rendement (ou la rentabilité) baisse.
Exemple :
Un Etat a besoin d’argent, il va émettre des obligations (reconnaissance de dette) pour un montant de 100 euros répartis en 10 obligations de 10 euros chacune. L’Etat promet une rémunération (un taux d’intérêt) de 3% par an. Disons que suite à l’achat massif de ces titres par la Banque Centrale, leur prix passe de 10 à 12 euros. Le rendement ne sera donc plus de 3% mais de 2,5% par an car on ne le rapporte plus à 10 euros mais à 12: 0,3€ c’est ce que l’on gagne pour une obligation achetée au prix de 10€ (10€ * 3%=0,3€). Les 3% promis par l’Etat emprunteur sont toujours valables mais sur la base d’une obligation achetée à 10€. Ainsi quel que soit le prix auquel on achète ces obligations par la suite, on touchera toujours 0,3€ par an. De ce fait, en achetant l’obligation à 12€ on n’obtient plus qu’un rendement de 2,5% au lieu de 3%: 0,3€/12€*100=2,5%.
Que deviennent les obligations que la Banque Centrale a achetées ?
Tant qu’elle en a la propriété, la Banque Centrale qui se livre à une opération de QE touche les intérêts versés sur les obligations d’Etat qu’elle achète. Théoriquement, quand l’économie va mieux, la Banque Centrale revend les titres qu’elle a achetés. On dit qu’elle « stérilise l’opération » : elle détruit la monnaie qu’elle a créée temporairement, ce qui permettra d’éviter une trop brutale augmentation des prix (inflation).
Si trop de monnaie circule par rapport à l’activité économique, il y a un risque d’inflation, c’est à dire d’augmentation générale des prix. Si tous les prix (matières premières, produits finis, salaires,…) augmentent en même temps dans la même proportion, il n’y a quasiment aucun effet. Par exemple, si le prix d’une bouteille d’eau qui coûte 1 euro augmente de 10%, cette bouteille vaudra 1.1 euros. Ainsi si votre salaire augmente lui aussi de 10% en même temps, la bouteille d’eau sera plus chère et votre salaire plus élevé donc vous pourrez toujours acheter la même quantité de bouteilles d’eau. En revanche ce qu’il se passe en général c’est que les prix augmentent en même temps mais pas à la même vitesse. Ainsi, le prix des matières premières a pu augmenter de 30% alors que le prix des produits finis de seulement 15%. Les entreprises font donc moins de profits (les produits finis qu’elles vendent coûtent 30% plus chers à la fabrication et « seulement » 15% de plus lors de leur vente) et n’augmentent donc pas les salaires. Les salariés ne peuvent plus acheter autant de produits qu’avant avec le même salaire, les entreprises font moins de profits ou augmentent leurs prix pour maintenir leurs profits et ainsi de suite jusqu’à la paralysie de toute l’économie ou l’intervention de la Banque Centrale.
Voici un exemple chiffré:
Une entreprise vend une bouteille d’eau 1 euro. Pour faire simple, afin de produire ses bouteilles d’eau, l’entreprise doit acheter des bouteilles en plastique, payer le salaire de son employé qui va remplir d’eau les bouteilles achetées. En période normale, produire une bouteille d’eau lui coûte 0,2€ de bouteille en plastique et 0,3€ de salaire. En vendant sa bouteille d’eau à 1€, l’entreprise réalise donc une marge de 0,5€ sur chaque bouteille vendue: 1€-0,2€-0,3€=0,5€. En période de grosse inflation, disons que le prix d’achat des bouteilles passe de 0,2€ à 0,3€. Le salaire de l’employé reste le même 0,3€ et si l’entreprise veut toujours avoir la même marge alors elle doit augmenter son prix de vente de 0,1€ soit ce que lui a coûté de plus l’achat de la bouteille. Le problème est que l’employé reste avec son salaire de 0,3€. Donc avec le même salaire, il ne peut plus acheter autant de bouteilles d’eau car le prix de celle-ci n’est plus de 1€ mais de 1,1€.
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