Jeremy Salle

décembre 4, 2023

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Le terme risque systémique est souvent utilisé dans la macroéconomie ainsi qu’en finance. Avec la mondialisation de l’Economie, le risque systémique fait peur aux grandes institutions financières comme les banques ou les assurances, mais également aux Etats. Il y a un risque systémique lorsqu’un évènement apparemment isolé, va produire des effets négatifs qui peuvent se propager à l’ensemble d’un système économique et financier et qui par une réaction en chaîne va impacter le reste du monde. Le risque systémique peut occasionner une crise générale d’ordre mondial. L’un des plus récents et célèbres risque systémique qui s’est transformé en crise systémique mondiale est la crise liée aux subprimes en 2008.

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Qu’est-ce qu’un risque systémique ?

Le risque systémique fait partie intégrante du système bancaire et financier, du fait des interactions et interrelations existant dans ce secteur entre les différentes institutions et les différents marchés. Le risque systémique du secteur financier est d’autant plus dangereux que généralement les effets négatifs se diffusent sur l’économie réelle et de nos jours à un niveau mondial.

Il faut bien garder en tête que les réactions en chaîne suite à un événement provoquant l’insécurité générale ne viennent pas d’un comportement irrationnel des agents économiques. Elles correspondent à l’inverse à des réponses rationnelles de leur part face aux risques qu’ils perçoivent. Par exemple lorsque lorsqu’une banque risque de faire faillite (comme Lehman Brother en 2007), il est tout à fait normal que tous ceux qui ont déposé de l’argent dans cette banque se précipitent pour retirer leur argent. En effet si la faillite intervient réellement, la banque ne pourra pas honorer toutes ses dettes et les premiers arrivés seront les premiers servi jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’argent et que la banque doive cesser les paiements. La réaction de panique est logique et rationnelle mais elle a pour effet de précipiter la faillite.

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Caractéristiques d’un risque systémique

La baisse des liquidités sur le marché interbancaire, la propagation et l’amplification du risque, la perte de confiance entre des agents économiques qui font face à des pertes difficilement chiffrables et les faillites bancaires potentielles constituent quelques-uns des signes caractéristiques d’une crise systémique. Ces risques ne sont pas toujours anticipés ni mesurés avant que la crise n’éclate malgré le fait que le renforcement des dispositifs de surveillance et des règles prudentielles permettent de les anticiper avec davantage de finesse et de précision.

Une fois la crise amorcée, on peut identifier les institutions financières et les marchés susceptibles d’être touchés par une crise systémique. Mais pour remonter à l’origine du risque, les experts et les économistes cherchent à analyser, secteur d’activité par secteur d’activité, les différents mécanismes d’incitation, conduisant parfois les acteurs économiques à prendre, de façon rationnelle, des risques que la régulation financière classique ne permet pas d’identifier ni de signaler.

Nécessité d’une intervention publique

Pour éviter qu’une crise ne devienne systémique, on ne peut donc pas se reposer sur le marché mais sur l’intervention publique des Etats et des banques centrales.

L’activité bancaire et le fonctionnement des marchés financiers sont encadrés par des règles, ainsi que par des mécanismes de contrôle et de surveillance, mis en place par les autorités publiques pour éviter que des chocs ou des évènements à caractère systémique ne surviennent et se propagent. Il s’agit avant tout d’actions préventives afin d’éviter que les acteurs ne prennent trop de risques et surtout des risques inconsidérés, et qu’il adoptent un comportement qui favorise l’apparition de crises. Par exemple, les établissements financiers comme les banques notamment doivent détenir un montant minimum de fonds propres qui dépend du degré de risque de leurs actifs. Ces règles se retrouvent dans les accords de Bâle I, II et III. Ces établissements financiers sont tenus de communiquer aux autorités publiques de très larges informations sur les risques qu’ils encourent et sur la qualité de leurs portefeuilles d’actifs.

Dans de nombreux pays et notamment en Europe à la suite de la crise des subprimes, des fonds de garantie des dépôts bancaires ont été mis en place pour que les déposants soient assurés de retrouver en toutes circonstances le montant de leurs dépôts. Cela permet d’éviter les paniques et une ruée vers les banques pour retirer son argent (Bank run). En France, cette protection date de 1999.

De plus, les Banques centrales comme la BCE en Europe ou la FED aux Etats-Unis ont un rôle de banque des banques. Elles peuvent agir pour éviter les emballements en prêtant de l’argent aux banques commerciales plus ou moins facilement en fonction de la situation.

Une fois que les banques centrales et les Etats entrent dans la danse, l’objectif premier est d’empêcher la transformation du risque en crise systémique qui affecterait le monde entier. Les banques centrales peuvent ainsi apporter des liquidités pour faire face à l’assèchement de la trésorerie des banques et des entreprises afin de limiter les fermetures ou faillites qui conduiraient à un arrêt total des activités et qui se répercuterait sur l’ensemble des secteurs d’activités.

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Le risque systémique découle de comportements rationnels

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le risque systémique ne résulte pas d’un comportement irrationnel des agents économiques mais bien d’un comportement censé et rationnel.

En effet, lorsqu’un établissement financier comme une banque fait faillite (exemple : Lehman Brother en 2008), il est tout à fait normal et logique que les créanciers se dépêchent de récupérer les fonds qu’ils lui ont prêté avant qu’il ne soit trop tard.

Mais c’est cette réaction rationnelle qui va enclencher une réaction en chaîne amenant la situation à dégénérer rapidement, si les pouvoirs publics n’interviennent pas.

Par exemple, le soutien apporté à la banque franco-belge Dexia en 2008 par la France, la Belgique et le Luxembourg, a probablement permis d’éviter le pire.

Le bank run est lui aussi causé par la ruée des personnes venant retirer leur argent de la banque en même temps, et celle-ci, n’ayant pas les liquidités suffisantes pour faire face aux retraits massifs, fait faillite. Si toutes les personnes n’avaient pas demandé à retirer leur argent au même moment il y a de fortes chances que la faillite aurait pu être évitée.

En Europe : des dispositifs de régulation et de sauvetage communs

En 2014, l’Union Européenne a créé l’Union Bancaire qui s’appuie sur deux dispositifs : le Mécanisme de Supervision Unique (MSU) et le Mécanisme de Résolution Unique (MRU). Le MSU a pour objectif d’établir et de contrôler des normes prudentielles communes à l’ensemble des banques européennes et le MRU de résoudre et fournir les fonds nécessaires au sauvetage d’un établissement financier en difficulté.

Quant à lui, le Mécanisme de Stabilité Financière (MES), qui a été lancé en 2012 par les pays de la zone Euro, a pour mission de soutenir des Etats membres en difficulté.

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Ne pas confondre risque systémique et risque systématique

Le risque systématique, qui porte également les noms de risque de marché ou risque non diversifiable, désigne un danger qui ne peut être contrôlé et qui provient de la combinaison de plusieurs facteurs. Ce risque, qui touche le fonctionnement de l’ensemble du marché, ne peut pas être couvert par la diversification du portefeuille puisque le danger va au-delà d’une seule industrie ou d’un seul secteur d’activité. Le risque est là et il faut vivre avec. C’est notamment le cas lors de récessions, d’instabilités politiques, de guerres, de fluctuations du prix des matières premières ou des devises (FOREX), ainsi que les catastrophes naturelles par exemple.

Il est impossible d’éliminer totalement le risque systématique, puisque comme son nom l’indique, il est là en permanence et comme dans tout investissement, il n’y a pas de rendement sans risque. Néanmoins ce risque peut être couvert, en utilisant notamment une stratégie d’allocation d’actifs qui permet aux investisseurs d’obtenir un rendement minimum lorsque les marchés sont en difficultés.

Le risque systémique fait référence à un événement ou un danger qui peut provoquer l’effondrement d’une industrie, d’un pays ou même de l’économie mondiale, alors que le risque systématique est un danger global continu, omniprésent et constamment lié au marché.

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